La bataille pour 2012 passera-t-elle par les think tanks ?

Quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle de 2007, déjà convaincu de sa victoire prochaine, Nicolas Sarkozy affirme, dans une interview au Figaro: «Depuis 2002, j’ai engagé un combat pour la maîtrise du débat d’idées. (…) Et la violence de la gauche à mon endroit vient du fait qu’elle a compris de quoi il s’agissait. (…) Au fond, j’ai fait mienne l’analyse de Gramsci: le pouvoir se gagne par les idées. C’est la première fois qu’un homme de droite assume cette bataille-là.»

Efficace storytelling, stratégie de communication revancharde d’une droite réputée «la plus bête du monde» et réel travail de fond d’un petit brain trust constitué autour d’Emmanuelle Mignon se conjuguent pour donner le sentiment que la victoire de l’UMP, en 2007, s’est fondée sur une bataille culturelle et intellectuelle. La rupture alors mise en scène par le pouvoir Sarkozy a beau, comme d’autres, être surtout rhétorique, l’épisode a marqué les esprits des politiques français.

A l’orée d’une nouvelle campagne présidentielle, il n’y a ainsi désormais guère de figure politique importante qui ne veuille disposer de son propre club de réflexion. Répondre à gauche, de François Hollande, La Forge de Benoît Hamon, le Cercle 21 de Manuel Valls, Des idées et des rêves d’Arnaud Montebourg, et bien sûr Désirs d’avenir, de Ségolène Royal… du côté du PS. Génération France de Jean-François Copé, France9, de François Fillon, Droite sociale de Laurent Wauquiez, les Progressistes d’Eric Besson, le Club 89 de Benoît Apparu… du côté de l’UMP.

Même si ces clubs sont plus ou moins actifs, et si la forme existait depuis longtemps, par exemple avec Rocard ou Delors, ils étaient largement tombés en désuétude. A ces boîtes à idées de poche, il faut ajouter les fondations reconnues d’utilité publique, souvent organiquement liées aux partis: Gabriel Péri pour le PCF, Jean-Jaurès pour le PS, la Fondapol, proche de l’UMP, Res Publica, chevènementiste, Robert Schuman, pour le centre… Mais aussi une myriade d’instituts thématiques plus ou moins importants: l’IRIS sur les relations internationales, l’IFRAP, sur les dépenses publiques, très libéral, En temps réel, qui traite de questions d’économie…

Dans ce paysage éclaté institutionnellement, certains acteurs (Terra Nova, l’institut Montaigne, la Fondapol…) prétendent accéder au statut de véritables think tanks, sur le modèle anglo-saxon, financé par le privé, ou le modèle allemand, nourri par des fonds publics.

Aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Allemagne, les grands laboratoires d’idées disposent pourtant d’une force de frappe politique incommensurable par rapport à ce qui existe en France, où l’organisation la mieux dotée, l’institut Montaigne, n’emploie qu’une poignée de permanents pour un budget d’environ 3 millions d’euros. La Fondation Konrad-Adenauer, émanation de la CDU, et la Fondation Friedrich-Ebert, créée par le SPD, emploient, quant à elles, plus de 600 personnes pour un budget atteignant les 130 millions d’euros.

Bien que les think tanks français demeurent des modèles réduits, financièrement et intellectuellement, à l’aune de ce qui existe de l’autre côté des frontières, ils voudraient s’approprier la campagne présidentielle de 2012. «Il est clair que les think tanks auront un rôle nouveau dans la campagne qui s’annonce, peut-être même décisif. Ils seront nettement plus visibles qu’en 2007, c’est une certitude», estime Amaury Bessard, président d’honneur de l‘Observatoire français des think tanks, qui donne ses rendez-vous à l’hôtel Lutétia, dans les salons duquel se réunissait la Fondation Saint Simon, créée en 1982, dissoute en 1999, et grand-mère des think tanks français.

Dominique Reynié, directeur de la Fondapol, voit, lui, «un grand changement entre 2007 et 2012, parce que nous sommes dans une période d’incertitude qui n’épargne pas le monde intellectuel et qui est propice à une vraie reconfiguration de la politique avec des innovations fortes». Olivier Ferrand, animateur de Terra Nova, juge que l’espace des thinks tanks français «était jusque-là un espace amateur. Les politiques utilisaient davantage des éminences grises ou des « visiteurs du soir ». Mais en quelques années, cet espace s’est transformé et professionnalisé».

En outre, estime Benoît Thieulin, responsable de la campagne internet de Ségolène Royal en 2007 et membre de Terra Nova, «en 2012, le débat public va avoir lieu sur internet. Contrairement à l’élection présidentielle précédente, le grand public y est et s’y informe, pour savoir quoi acheter, mais aussi pour qui voter. Il y aura donc un phénomène de réintermédiation où les médias auront un rôle à jouer, mais aussi les think tanks, à coup d’expertises et de contre-expertises».

Prophéties attendues venant de personnes impliquées dans l’espace des think tanks ou véritable rupture en matière de structuration des débats lors d’une campagne présidentielle? Même s’ils n’ont pas encore trouvé leur place dans la division du travail politique de conquête et de conduite du pouvoir, certaines boîtes à idées françaises estiment être, désormais, assez puissantes pour peser sur l’agenda politique. Sans cesser pour autant de lorgner avec envie ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique, où les think tanks ont acquis un rôle décisif et régulier, depuis, au moins, le début des années 1980…

UNE INVENTION AMÉRICAINE

En effet, même si on a coutume de désigner la Fondation Carnegie ou la Brookings Institution, nées au début du XXe siècle, comme les premiers d’entre eux, les think tanks comme espace de professionnalisation et de liaison avec la politique naissent, côté conservateur, dans les années 1970. Et triomphent avec l’élection de Margaret Thatcher en Grande-Bretagne, en 1979, et de Ronald Reagan aux Etats-Unis, en 1980.

Une fois élu, Ronald Reagan applique ainsi les propositions de la Heritage Foundation, fondée par l’homme d’affaires Joseph Coors et dirigée alors par le milliardaire Erwin Feulner, qui lui a remis un volumineux Mandate for leadership, distillant dans les moindres détails les politiques publiques destinées à encourager la libre entreprise et faire reculer l’administration fédérale dans la vie des Américains. La Heritage Foundation innove en matière de technique de communication, en inventant notamment le Policy Brief, une courte note dont chaque exemplaire est soumis au «briefcase test»: pouvoir être assimilée par les parlementaires fédéraux pendant les 15 minutes qui relient l’aéroport de Washington au Congrès américain…

La campagne et les mandats de Margaret Thatcher sont, eux, largement orchestrés par le Center for policy studies (CPS), mis en place en 1974, par Keith Joseph, le mentor de Thatcher, inspiré lui-même par l’Institute Of Economic Affairs (IEA), fondé par le riche homme d’affaires britannique Anthony Fisher, sur les conseils de son ami Friedrich Hayek, tous deux membres de la Société du Mont-Pèlerin, creuset du néolibéralisme d’après-guerre.

De l’autre côté de l’échiquier politique, on s’empare alors du modèle utilisé par les conservateurs. Le jeune gouverneur de l’Arkansas, Bill Clinton, fonde, au milieu des années 1980, la Third Way Foundation, qui donnera naissance, en 1989, au PPI, le Progressive Policy Network, principal lieu d’élaboration de la «troisième voie» et des «Nouveaux démocrates». Et Tony Blair fonde, lui, le Foreign Policy Centre, où s’élabore la politique du New Labour.

La puissance de feu des think tanks «à l’américaine» réside dans les moyens financiers colossaux fournis par des grandes compagnies et des hommes d’affaires qui n’hésitent pas à investir dans ces machines d’influence politique, afin d’exercer une pression sur le gouvernement favorable à leurs intérêts. «Dans les pays où les think tanks font partie du paysage, comme aux États-Unis, ceux-ci obéissent à la règle des trois tiers: un tiers de l’activité pour la production, un tiers pour la com’, un tiers pour la recherche de fonds. En France, on produit et on essaye après de communiquer. Le fundrising est pourtant la mission la plus importante d’un think tank», souligne Amaury Bessard.

Grâce au mécanisme des revolving doors, frontières poreuses entre le public et le privé, il n’est pas rare, non plus, que le passage par un think tank constitue, de l’autre côté de l’Atlantique, une clé d’accès aux plus hautes instances gouvernementales. Ainsi, le néo-conservateur Project for a New American Century (PNAC) a fourni le personnel chargé, sous la présidence de Bush Junior, de mettre en œuvre le programme qu’il avait lui-même élaboré auparavant: guerre «préemptive» contre les «États-voyous», intervention armée en Irak, réaffirmation de la prééminence des États-Unis dans les relations internationales, unilatéralisme… Financé en grande partie par des industriels de l’armement, comme Lockheed Martin (qui a gagné beaucoup d’argent dans la politique militaire mise en œuvre par Bush), le PNAC est fondé en 1997 par Lewis Libby et Paul Wolfowitz, et regroupe Dick Cheney, Donald Rumsfeld, Richard Perle, Peter Rodman, John Bolton ou Richard Armitage.

Quand George W. Bush Jr est élu, en 2000, la composition de son gouvernement est édifiante : Donald Rumsfeld devient ministre de la défense, Paul Wolfowitz son adjoint, Dick Cheney devient vice-président, Lewis Libby dirige son cabinet, Peter Rodman est chargé des questions de sécurité intérieure, John Bolton devient secrétaire d’État pour le contrôle des armes, Richard Armitage secrétaire adjoint aux affaires étrangères, et Richard Perle président du conseil politique du Pentagone…

Selon Stephen Boucher et Martine Royo, auteurs de Les Think Tanks, cerveaux de la guerre des idées, on dénombrerait aujourd’hui plus de 5000 think tanks de par le monde, dont près de 1500 pour la seule ville de Washington. La France, qui n’a jamais trouvé de véritable traduction pour le terme de think tank, demeure à la traîne, en dépit de l’intérêt nouveau qu’ils suscitent et de la surface médiatique qu’ils ont acquise et d’une histoire riche en «cercles» et «clubs» politiques, demeurés éphémères, à l’instar du Club Jean-Moulin (1958-1970).

UN ÉCOSYSTÈME DÉFAVORABLE EN FRANCE

Comment expliquer cette faiblesse ? Pour Laurent Bigorgne, directeur de l’institut Montaigne, «il y a une situation historique en France avec un État très fort, pour le meilleur et pour le pire d’ailleurs. Et cet État n’a jamais apprécié d’être « challengé ». La haute fonction publique a toujours été réticente à voir émerger des outils indépendants.» Effectivement, l’Etat français a voulu, par exemple avec le Commissariat général du plan, puis le Centre d’analyse stratégique, prendre en charge lui-même la réflexion et la prospective politiques.

Amaury Bessard confirme que «l’État français a toujours entretenu une méfiance rigoureuse vis-à-vis des corps intermédiaires. Il estime être le seul pourvoyeur de l’intérêt général, supérieur à la somme des intérêts particuliers». Une situation que déplore Laurent Bigorgne, fidèle en cela aux principes libéraux développés par l’institut Montaigne, fondé par Claude Bébéar, ancien PDG d’Axa: «Je ne serais pas contre le fait qu’on fasse subir une évaluation qualitative à ces centres d’expertise que l’État a internalisés. Je préférerais que l’État fonctionne par appels d’offres concurrentiels.»

La tradition jacobine française serait donc coupable de cette atrophie persistante, ajoutée à une représentation du bien commun où la ligne de partage entre public et privé est déterminante. «Les think tanks sont des lieux de circulation entre secteur privé et secteur public ; c’est un phénomène encouragé aux États-Unis, et plutôt mal vu en France», rappelle Amaury Bessard.

Toutefois, d’autres préfèrent invoquer l’attachement hexagonal à un fonctionnement démocratique, qui se méfie des experts et ne souhaite pas réserver la production des idées politiques à quelques élites. «Le rapport entre le savant et le politique a toujours été difficile en France», juge Marie-Cécile Naves, directrice adjointe de l’Observatoire français des think tanks. Et les laboratoires politiques français peinent souvent, en effet, à attirer des chercheurs, des universitaires, et recrutent, en majorité, leurs plumes du côté des experts et des technocrates.

Plus en prise avec les grandes multinationales qu’avec les associations de quartiers, les think tanks heurtent aussi les partisans d’une élaboration populaire des politiques publiques. «C’est insupportable. Ces gens ne représentent personne et creusent un peu plus la déconnexion entre les élites et le peuple. Ils se parent d’une aura d’experts qui ne fait qu’amplifier la disqualification de l’engagement politique dont souffre la société aujourd’hui. Si les idées se décident dans ces officines, quelle légitimité pour la parole politique ? Ces gens méprisent tout simplement le militantisme et les vertus démocratiques qu’il porte», tempête Alexis Corbière, responsable des études au Parti de gauche.

Un avis que ne partagent pas, bien sûr, les membres des think tanks, puisque la principale justification qu’ils avancent, quant à leur propre existence, consiste, précisément, à se poser en acteurs d’une société civile active, plurielle, et donc conforme à l’idéal démocratique. «Nous sommes l’un des rares lieux où des chercheurs, des universitaires, des hauts fonctionnaires et des chefs d’entreprises peuvent travailler ensemble en bonne intelligence, croiser leur expérience et apprendre le fonctionnement de secteurs qui ne sont pas les leurs. Les décideurs publics sont souvent ignorants des problèmes concrets qui rythment la vie économique. À l’inverse, certains chefs d’entreprise qui réussissent ont une idée fausse et naïve de ce que peut être une politique publique», résume Laurent Bigorgne.

LE TOURNANT DES ANNÉES 2000

Au lendemain du 21 avril 2002, qui voit le FN accéder au second tour de l’élection présidentielle, un climat de défiance vis-à-vis des partis politiques, qui n’ont pas su éviter ce cataclysme, se répand. L’idée que d’autres acteurs doivent animer le débat public fait son chemin et les parlementaires adoptent, le 3 août 2003, une loi relative au mécénat favorable au développement des associations et des fondations, notamment les think tanks.

Pour les particuliers comme pour les entreprises, la réduction d’impôts pour une donation vers une fondation atteint désormais 60% (auparavant les particuliers bénéficiaient de 50% d’exonération et les entreprises de 33%). A cela s’ajoute le doublement du plafond autorisant cette réduction, qui est porté à 20% du revenu imposable pour les particuliers et à 0,5% du chiffre d’affaires pour les entreprises. Enfin l’abattement au  titre de l’impôt sur les sociétés consenti aux fondations d’utilité publique passe de 15.000 à 50.000 euros. Enfin, le Conseil d’État, seul organe en France à pouvoir attribuer le label d’«utilité publique», indispensable pour bénéficier des commodités mentionnées plus haut, assouplit ses délais d’examens.

Dans la foulée naît la Fondation pour l’innovation politique, à l’initiative de Jérôme Monod, alors conseiller spécial de Jacques Chirac. Puis Terra Nova, en février 2008, sous l’égide d’Olivier Ferrand, premier «think tank de gauche» à se financer grâce au mécénat de grandes entreprises. Ce mode de financement, même s’il prend modèle outre-Atlantique, sera toujours «suspect», juge un responsable du PS. Au point d’influer sur la production de ces boîtes à idées? L’Institut Montaigne, qui a été le premier laboratoire d’idées à se financer de cette façon, et Terra Nova travaillent tous deux sur l’énergie ; or, certaines entreprises très impliquées dans ces débats, comme Areva et RTE, font partie de leurs membres ou de leurs mécènes… De la même manière, quand Fondapol publie une étude sur «les vertus cachées du low cost aérien», certains suspectent une commande – sans disposer de preuves pour autant. Des soupçons que Dominique Reynié réfute catégoriquement.

Cette émergence récente et laborieuse des think tanks est-elle pour autant le signe d’un renouvellement du débat politique? Pour Amaury Bessard, il s’agit davantage d’une amélioration de la communication, plus que de la découverte de nouvelles idées: «L’innovation est très rare dans les idées politiques. C’est plutôt la manière de les emballer qui a changé, avec par exemple l’utilisation tactique des sondages, dont abuse la Fondapol. Mais pour exister un peu plus médiatiquement, les autres think tanks auraient tort de ne pas s’en inspirer.» De fait, dans la plupart des think tanks, la recherche est externalisée auprès de chercheurs associés, et la quasi-exclusivité des employés permanents officient en tant que communicants.

Plus nombreux, plus visibles, plus structurés, les think tanks sont-ils pour autant plus écoutés et plus influents? «Je n’ai encore jamais vu à l’œuvre l’ensemble d’un processus, qui partirait d’une idée et aboutirait à un argument politique ou à une politique publique. Je n’ai jamais encore observé de manière linéaire un fonctionnement à l’anglo-saxonne, où un think tank pousse une idée qui devient un projet de loi. Mais cela va dépendre de la campagne», juge Marc-Olivier Padis, rédacteur en chef de la revue Esprit et vice-président de Terra Nova. Pour Bernard de la Rochefoucauld, président d’honneur de l’institut Montaigne, il n’est pourtant «pas question de nier l’activité de lobbying d’un think tank. D’une certaine manière, il ne s’agit que de ça».

Mais ce lobbying ne fonctionne pas comme celui des cabinets ad hoc qui travaillent au corps les parlementaires en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis ou à Bruxelles. En pratique, les boîtes à idées françaises se contentent souvent d’envoyer leurs productions aux parlementaires, puis de passer un coup de fil, en espérant que la sphère politique embraye. Michaël Cheylan, directeur des affaires publiques de l’institut Montaigne, se vante pourtant de voir «25% de leurs propositions discutées dans le débat législatif ou dans les hautes instances des entreprises», même si l’influence réelle des think tanks paraît, en France, difficile à mesurer, voire encore bien limitée… «Tracer une idée de sa formation jusqu’à une politique publique est de toute façon très difficile», résume Amaury Bessard.

En vue de la campagne présidentielle à venir, les principaux partis de gouvernement ont toutefois, pour la première fois, mis en place des instances censées incorporer la production des think tanks. Pour Laurent Bigorgne, «les partis de gouvernement ont désormais compris qu’on était dans un jeu gagnant-gagnant». Avec, toutefois, deux stratégies différentes à gauche et à droite.

Jean-François Copé et Bruno Le Maire ont créé le Conseil national des think tanks de l’UMP, dont la première réunion s’est tenue en janvier 2011. Elle regroupe 35 think tanks ou clubs politiques, dont la Fondapol. L’institut Montaigne a, quant à lui, décliné l’invitation, préférant garder ses distances institutionnelles. Cette structure entend exercer une veille attentive, ainsi qu’une sélection des meilleures idées, «dans l’optique de créer une dynamique intellectuelle large autour du programme 2012 de Nicolas Sarkozy», explique Amaury Bessard.

Ce choix de centraliser l’expertise disponible dans un conseil ad hoc n’a pas été celui du PS, qui a préféré monter son propre Laboratoire d’idées, autour du député de la Nièvre, Christian Paul. Une instance qui fonctionne plutôt par «capillarisation sur certaines thématiques, croisant parfois le réseau des think tanks», analyse Amaury Bessard. Pour justifier ce choix de travailler directement avec les chercheurs, Christian Paul pointe une difficulté inhérente aux think tanks: «Ils ne cessent de dire qu’ils ont besoin d’une certaine distance vis-à-vis des partis, d’une véritable indépendance, mais ils ne peuvent pas se permettrent de se tenir trop loin s’ils veulent construire un débouché politique à leur production.»

CS

(Article publié sur Mediapart.fr, co-signé par Joseph Confavreux)

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